Utilisation du flash (10ème partie)

La photo au flash n'est pas toujours aussi facile que cela puisse paraître. En règle générale si votre lumière est suffisante il faut éviter d'utiliser un flash mais souvent vous êtes obligé par manque de lumière ou quand vous avez atteint les capacités ISO de votre appareil.  

En cas de lumière insuffisante vous avez plusieurs possibilités, soit d'ajouter des sources lumineuses, soit d'utiliser un flash ou des flashs. 

Pour adoucir simplement une image trop contrastée vous pouvez panacher lumière naturelle et flash.

 Le calcul de la puissance lumineuse

Par exemple vous éclairez un sujet avec une lampe à une distance de 2m, ensuite vous doublez la distance (4m) il faudra quadrupler la puissance de votre lampe pour avoir le même éclairage.

C'est la loi inverse du carré c'est à dire que la perte de lumière est égale au carré de la distance.

Ce qui vous donne pour une puissance de départ connue:

• à 0 m = 100% de la puissance
• à 2 m = ¼ de la puissance (2X2=4)
• à 4 m = 1/16è de la puissance (4X4=16)
• à 6 m = 1/36è de la puissance (6x6=36)

 Le flash peut rendre de nombreux services, que ce soit pour déboucher les ombres, pour éclairer une scène, ficher un mouvement en haute vitesse, faire des prises de vue en cadence, en portrait avec des parapluies, en macro, vous pouvez utiliser des filtres de couleur, etc...

Le nombre guide

Pour calculer la portée d'un flash, les constructeurs donnent une indication : le nombre-guide. Il s'agit du produit de l'ouverture multiplié par la distance en m sur un objet gris neutre.

Soit pour une distance (d) 5m avec une ouverture de (F) 8, la formule NG = D x F = 40.

Remarque : les flashs intégrés on souvent des petits nombres guide de l'ordre de 10 à 15. 

Suivant les marques le nombre-guide est souvent dans la référence du produit par exemple : Mecablitz 36 AF NG=36), Sigma EF-530 DG ST (NG=53), Canon Speedlite 600EX-RT (NG=60), etc...

Ne confondez pas le nombre guide et la portée du flash .

A titre d’exemple, voici le tableau correspondant à un flash Canon 430EX: 

 La bonne exposition au flash

 Le problème avec un flash est d'avoir une lumière étalée sur toute la scène, en général le 1er plan est bien éclairé voire même saturé mais le fond est sombre.

Comme nous l'avons déjà vu le contrôle de la lumière (l'exposition) se fait soit par le diaphragme, ou la sensibilité.

En plein jour avec un flash, la lumière ambiante va dominer et votre flash fera l’appoint si besoin, cela peut être utile pour déboucher les ombres, vous pouvez doser vous-même la puissance.

Les divers modes des flashs électroniques

• Mode TTL ou ETTL : c'est le mode le plus simple, il contrôle automatiquement la lumière et donne l'ordre au flash de régler la puissance, l’avantage de ce mode est que suivant votre ouverture (AV) et votre sensibilité ISO, la photo aura une exposition correcte. N'oubliez pas les règles de la profondeur de champ, elles sont encore valables au flash, reste à savoir si la puissance de votre flash va vous permettre de fermer comme vous le souhaitez.

• Mode manuel sur votre reflex : Ce mode permet de contrôler avec précision la lumière émise par le flash. C'est vous qui contrôlez la lumière, la vitesse et la sensibilité ISO, ce mode permet de comparer vos réglages, d'analyser la lumière et de mieux comprendre le fonctionnement d'un flash. L'avantage de ce mode est que vous pouvez utiliser la lumière ambiante et seulement donner un « petit coup de flash » pour adoucir les parties sombres.

• Mode manuel sur le flash : vous pouvez régler la puissance de votre flash, ce qui permet de doser exactement la lumière en fonction du sujet, de la distance, de vos réglages sur le reflex. Lorsque vous utilisez votre flash à distance avec une télécommande sans fil ou filaire c'est la meilleure méthode pour ajuster la lumière à l’endroit où est votre flash, vous pouvez utiliser plusieurs flashs et régler la puissance de chacun séparément. Avec plusieurs flashs vous pouvez les disposer où bon vous semble.

Ajuster l'exposition

 Sur les boîtiers récents vous pouvez ajuster la puissance de votre flash, cela permet de supprimer les zones brûlées ( voir histogramme) vous pouvez augmenter la lumière pour avoir le fond bien exposé, quitte à retoucher au poste traitement, encore l’avantage du RAW.

Sur ces boîtiers vous pouvez même commander plusieurs flashs ou groupe de flashs séparément et doser la puissance de chaque groupe ou de chaque flash, cette possibilité est élégamment faisable avec un transmetteur à distance, ce qui vous permet de placer vos flashs à des endroits précis et doser avec précision toutes vos lumières.

Les modes de synchronisation

•  Synchronisation sur le 1er rideau, c'est le mode le plus courant, il est adapté à un grand nombre de cas, c'est le mode par défaut des réflexs numériques, le rideau s'ouvre et une fois ouvert le flash déclenche l'éclair. La vitesse maximum autorisée est de 1/200ème à 1/250ème mais vous pouvez utiliser une vitesse inférieure. Si votre vitesse est plus rapide que le 1/250ème vous avez une photo partiellement éclairée (voile du rideau qui n'est pas totalement ouvert).
• Synchronisation sur le 2ème rideau : Le principe est simple l'éclair est émis avant la fermeture du rideau, ce mode permet de laisser des traînées sur des sujets en mouvement, ce qui donne une impression de vitesse
• Synchronisation haute vitesse : HS ou FP, c'est un moyen permettant de dépasser la vitesse du 1/250ème pour atteindre des vitesses de d’ordre du 1/8000è suivant les boîtiers. Le flash émet une série d'éclairs ultra rapides durant le passage du rideau.
• Synchronisation avec une cellule photoélectrique : Certains flashs peuvent se déclencher dès qu'ils perçoivent un éclair cela permet de les placer à divers endroits de votre scène et ils se déclenchent automatiquement lorsqu'ils perçoivent l'éclair émis par votre flash principal, pour qu'ils aient le temps de réagir, il faut utiliser le mode manuel sur votre appareil avec des vitesses basses. Il existe des petites cellules avec une prise de synchro flash que vous pouvez ajouter à votre boîtier.

Photos à très haute vitesse (High Speed Photography ) :

Plus la puissance de votre flash est réduite, plus la vitesse de l'éclair est rapide, ce qui peut vous donner des vitesses d'éclair de l'ordre du 1/500ème à 1/40.000ème de seconde suivant la puissance du flash.

Ce qui nous intéresse pour saisir des actions ultrarapides : explosion de ballon, chute de balle dans l’eau etc..

Procédure : Mode manuel, réglage ISO et ouverture en fonction de la durée de l'éclair. Mettez-vous dans l’obscurité, ouvrez en pose B puis avec un système à cellule infra-rouge ou avec un capteur acoustique vous saisissez le mouvement, ce qui déclenche le flash. C'est l'éclair qui va donner la durée d'exposition, ensuite refermez rapidement l'obturateur. Il existe des systèmes automatiques qui gèrent le flash et l'appareil.

Note : Si vous ne disposez pas de moyens automatiques pour déclencher le flash cela devient pratiquement impossible.

Ci-dessus: collisions de gouttes d'eau avec gestion programmées par informatique du générateur de gouttes, du flash, et l'appareil photo.

Le flash intégré

Ce flash est présent sur certains appareils mais pas sur la majorité des appareils. Il peut servir de source principale d’éclairage, mais il a ses limites et le nombre de fonctions est assez réduit.

• De près, sa lumière est très forte . Dans ce cas il faut parfois utiliser la correction d'exposition pour les sujets proches
• Il manque souvent de puissance pour les sujets éloignés.
• Il ne s'oriente pas ce qui pose souvent des problèmes pour un éclairage indirect vers le plafond par exemple.
• Il procure des contrastes trop prononcés ce qui écrase les reliefs.
• Le flash intégré est trop près de l'objectif ce qui accentue les yeux rouges.
• Si vous placez un pare-soleil sur un grand angle vous avez une ombre portée, on retrouve le même problème en macro.

Le flash cobra

C'est à mon avis le plus commode et le plus souple d’utilisation, il est pratique également pour déboucher les ombres.

Avantages :

• Il est puissant avec des nombre guide qui peuvent atteindre les 65 (les flashs de studio dépassent ces valeurs) cela permet d’utiliser des petites ouvertures, contrairement au flash intégré.
• Il est orientable verticalement et horizontalement ce qui permet un éclairage direct ou indirect (plafond, mur etc).
• Sa lumière étant plus éloignée de l’objectif, vous n'avez plus les problèmes d'ombre au grand angle et les yeux rouges sont atténués.
• Il peut être déporté avec ou sans fil pour créer des éclairages proches du sujet ou même créer des contre-jours. Avec un ou plusieurs flashs éloignés vous pouvez créer toutes sortes d'ambiances.
• Vous pouvez placer des filtres de couleurs, le placer dans un parapluie, vous pouvez concentrer la lumière, il peut être mis dans une boite à lumière.
• Le flash cobra dispose souvent d’un diffuseur intégré rabattable et d'une languette blanche permettant de réfléchir la lumière.

Puissance et limite de distance

 Lorsque nous parlons flash, la première limite qui vient à l’esprit est celle de la distance: la « portée » du flash est forcément réduite si :  

• Votre NG est faible.
• Vous ajoutez des réflecteurs ou diffuseurs, cela peut également réduire la portée .
• Votre sensibilité ISO est faible
• Votre ouverture est réduite

 Note: comme toujours tous les paramètres interagissent entre eux

Mesure de la lumière par le flash et l'appareil

Lorsque vous prenez une photo sans flash, votre appareil analyse la lumière et fait les réglages en fonction de celle-ci et ensuite vous déclenchez avec un éclairage parfait.

Par contre lorsque vous avez mis le flash en fonction, l’analyse se fait en deux fois, la 1ère le flash émet une série de mini éclairs de manière à analyser la lumière et ensuite le boîtier et le flash se règlent d'après ces pré éclairs. Ce système d’analyse s’appelle le mode TTL ou ETTL il est pratiquement identique sur toutes les marques.

A retenir: Vous pouvez gérer la lumière ambiante combinée avec le flash. Plus la surface du diffuseur est grande, plus l'éclairage sera doux. Le flash éclaire le 1er plan, l'arrière plan est souvent sombre. Le flash utilisé en mode direct sans diffuseur est souvent de mauvaise qualité. La vitesse d'obturation n'a pas d'influence sur la lumière émise par le flash. Le flash et le boîtier se règlent ensemble manuellement ou automatiquement.

 Ci-dessous : deux photos déclenchées par cellule infra-rouge les vitesses sont de l'ordre du 1/2000è de seconde.